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Infos citoyennes

22/10/25
Soutien à la recherche : près d’un million d’euros mobilisés par l’ARS dans le cadre du fonds d’amorçage

L’Agence régionale de santé et le CHU de Guyane ont fait le point sur plusieurs projets de recherche en cours et le soutien que leur apporte l’Agence. Ce soutien intervient dans le cadre de la création du CHU, mais également de l’UA17 Inserm et de la délégation à la recherche clinique et à l’innovation du CHU. Les appels à projets de l’ARS ont permis de faire émerger de nouvelles thématiques de recherche sur le territoire et d’inciter de nouveaux acteurs à se lancer.

Bourses postdoctorales, fonds d’amorçage, appels à projets en recherche clinique, recherche en santé environnement, recherche en santé mentale... En mars 2024, l’Agence régionale de santé a décidé de mobiliser plus de dix millions d’euros jusqu’en 2027 pour soutenir la recherche en santé sur le territoire. Vendredi, elle a fait un point avec les Pr Antoine Adenis et Mathieu Nacher, ainsi que Caroline Cartier, directrice des affaires médicales et de la recherche, principaux responsables de la recherche au sein du CHU de Guyane. L’établissement est en effet porteur d’une majorité des projets de recherche que soutient l’Agence.

Dans le contexte de création du CHU de Guyane, l’ARS visait plusieurs objectifs à travers ces appels à projets :

  • Diversifier les thématiques de recherche ;
  • Inciter des nouveaux acteurs à s’engager dans la recherche ;
  • aciliter l’accès aux financements aux équipes de recherche d’excellence afin de leur permettre de viser des financements plus importants (Feder, Horizon Europe…) ;
  • Consolider l’écosystème de recherche de Guyane.

Gastroentérologie, neurologie, néphrologie…

Les premiers appels à projets sélectionnés confirment effectivement cette diversification des thématiques de recherche. Outre les spécialités historiques du CHU – santé publique, infectiologie – des projets ont émergé en gastroentérologie, neurologie, santé mentale… Un premier projet sera soutenu en néphrologie au CHU de Guyane – site de Saint-Laurent-du-Maroni. Pour certains des porteurs, ce soutien est aussi un accompagnement dans leurs travaux pour devenir professeurs d’université – praticiens hospitaliers (PU-PH).

Outre la création du CHU, intervenue en juin, l’année aura également été marquée par la création de l’unité ad hoc (UA17) de l’Inserm. Elle réunit environ 45 chercheurs en santé du CHU, de l’Institut Pasteur et de l’Université de Guyane (lire la Lettre pro du 28 février).  Nombre des acteurs de la recherche soutenus aujourd’hui par l’Agence en font partie. Enfin, le CHU vient de se doter de sa délégation à la recherche clinique et à l’innovation (DRCI), qui sera son instance décisionnelle en matière de recherche (lire ci-dessous). Dès l’an prochain, elle sera amenée à recevoir les porteurs de projets de recherche souhaitant solliciter le fonds d’amorçage de l’ARS.

Sciences sociales, ambulatoire, pédiatrie et gynécologie-obstétrique

Cette année, l’ARS a versé environ 970 000 euros aux six premiers projets retenus au sein du CHU de Guyane, dans le cadre du fonds d’amorçage de la recherche. Ce ne sont pas les seuls à bénéficier de ses financements : d’autres ont été sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets spécifique à la santé environnement (lire ci-dessous). L’Agence accompagne également le vaste projet Malakit-Curema de lutte contre le paludisme chez les orpailleurs, et à la Stratégie métaux lourds, qui compte un important volet recherche. Enfin, l’Agence a décidé d’apporter un cofinancement à des projets de recherche en santé mentale portés par des acteurs extérieurs au territoire mais qui travailleront sur la Guyane.

Vendredi, les participants ont également esquisser les objectifs pour l’année à venir :

  • La poursuite des appels à projets de recherche en cours ;
  • L’aide au renforcement de la DRCI.
     

Enfin, l’Agence a rappelé les thématiques de recherche qu’elle souhaite voir se développer :

  • La santé sous l’angle des sciences sociales ;
  • Les projets de recherche associant le secteur ambulatoire et d’autres acteurs du territoire, notamment sur les maladies chroniques ;
  • La pédiatrie et la gynécologie-obstétrique ;
  • Des projets émanant des sites de Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni du CHU de Guyane, ainsi que des hôpitaux de proximité.

Fonds d’amorçage de la recherche : les projets du CHU sélectionnés

De premiers projets ont été retenus, dans le cadre de l’appel à projets « Guyane Santé 2030 : amorçage de la recherche ». Six émanent du CHU de Guyane et ont reçu de premiers financements à hauteur d’environ 970 000 euros :

  • Rôle et exploitation des nanoparticules vertes dans le traitement des maladies neurodégénératives, porté par le Pr Hatem Kallel, chef de pôle urgences – soins critiques du CHU ;
  • Mise en place d’un programme de recherche en toxinologie et de conception d’antivenins, portée par le Pr Hatem Kallel (lire la Lettre pro du 16 juin 2023) ; 
     
  • Étude du microbiote intestinal de la population guyanaise dans le contexte des maladies métaboliques, portée par le Dr Mickaël Massicard, coordinateur du centre spécialisé de l’obésité au CHC (lire la Lettre pro du 24 septembre 2024) ; 
     
  • Santé et contexte multiculturel en Guyane, porté par le Pr Mathieu Nacher, chef de service du Département Recherche Innovation Santé Publique au CHC. Ce projet permettra à l’UA17 de se doter d’un partenariat pérenne dans les sciences sociales avec l’École des hautes études en santé publique (EHESP) pour étudier les contextes multiculturels ;
     

Antibiorésistance d’Helicobacter pylori dans la population guyanaise, dans le contexte de      forte prévalence du cancer de l’estomac, porté par le Dr Alolio Aboikoni, cheffe de service d’hépato-gastroentérologie au CHU de Guyane – site de Cayenne ;
 

Santé mentale dans la communauté wayampi, porté par Cossio Figueres. Approché par l’angle de l’anthropologique, ce projet vise à observer les interventions de médiateurs en santé sur les sujets de santé mentale au sein de la communauté et leurs effets.

D’autres projets portés par des professionnels du CHU de Guyane ont été présélectionnés :

  • Épidémiologie de la maladie rénale chronique en Guyane française : profil socio-démographique, clinique, paraclinique et thérapeutique, porté par le Dr Arriel Makembi, néphrologue au CHU de Guyane – site de Saint-Laurent-du-Maroni (lire cet article de la Lettre Recherche) ; 
     

Mind, par le Dr Amina Nasri, néphrologue au CHU de Guyane. L’objectif sera de décrire les mécanismes par lesquels les métaux lourds pénètrent le système nerveux depuis le système digestif, afin de proposer des mécanismes de blocage ;

Easydore, porté par la délégation à la recherche clinique et à l’innovation. Il s’agit de doter la DRCI d’un logiciel de gestion des projets de recherche pour suivre leur avancement et la mobilisation des ressources.

APE Ibode, porté par Julie Texier, cadre de santé du bloc opératoire du CHU de Guyane – site de Cayenne. Ce projet en sciences sociales vise à étudier les éléments d’attractivité et de fidélisation des infirmiers anesthésistes et des infirmiers de bloc opératoire au sein du bloc opératoire du site de Cayenne. Il doit déboucher sur des propositions concrètes.

L’appel à projets « Guyane Santé 2030 : amorçage de la recherche se poursuit. Les candidats peuvent se faire connaître sur la plateforme Stars-FIR

Recherche en santé environnement : leptospirose et dengue

Toujours dans le cadre de l’appel à projets Guyane Santé 2030, l’Agence régionale de santé a lancé un appel à projets de recherche en santé environnement. Deux projets ont été retenus :

  • Les travaux de l’Institut Pasteur de Guyane sur la bactérie Wolbachia, afin de lutter contre les Aedes aegypti responsables de la dengue, du Zika et du chikungunya ;
  • Les travaux du Dr Paul Le Turnier sur la leptospirose.

Bourses postdoctorales : deux premiers candidats sélectionnés

A l’occasion d’un comité scientifique qui s’est tenu vendredi, l’Université de Guyane a sélectionné un candidat à l’attribution d’une bourse postdoctorale de l’ARS. Il s’agit de Naomie Pature, qui vient de soutenir son doctorat en biologie moléculaire et cellulaire à l’Université des Antilles. Son projet Lawa-Guy – lutte antivectorielle par Wolbachia en Guyane – permettra d’étudier la compétence vectorielle des Aedes aegypti de Guyane infectés par des bactéries symbiotiques Wolbachia et l’optimisation de la production pour des lâchers en masse. Pour rappel, la bactérie Wolbachia, naturellement présente chez certains insectes, empêche le développement des œufs lorsqu’une femelle s’accouple à un mâle infecté (lire la Lettre pro du 3 octobre). Cette alternative aux insecticides est déjà utilisée en Australie, au Brésil et en Nouvelle-Calédonie. Naomie Pature sera accueillie à l’unité d’entomologie médicale de l’Institut Pasteur de Guyane.

Un premier candidat avait été sélectionné le mois dernier. Il s’agit de Michael Rapinski pour son projet intitulé « Pratiques alimentaires et nutrition sur l’Oyapock : mitigation de l’insécurité alimentaire face à la crise phytosanitaire du manioc ». Rattaché à l’unité d’appui à la recherche Leeisa, il étudiera l’impact de la crise phytosanitaire que subit le manioc sur la sécurité alimentaire. En effet, depuis 2022, la Guyane fait face à une crise alimentaire et sanitaire. Un champignon menace la culture du manioc. Les pertes importantes dues à cette maladie créent un risque d’insécurité alimentaire pouvant exacerber le développement des maladies chroniques liées à l’alimentation, telles le diabète, l’obésité et l’hypertension. Ce projet cherche à identifier, le long du fleuve Oyapock, les variétés de manioc riche en nutriments, selon des analyses en laboratoire, et résistantes, selon les observations des cultivateurs, tout en déterminant l’influence des pertes de production sur les pratiques alimentaires. Les résultats permettront de clarifier la situation de la sécurité alimentaire, son influence sur les maladies chroniques, et d’identifier les variétés de manioc riche en nutriments, susceptible d’être valorisées dans les systèmes alimentaire locaux et les projets de conservation.

La DRCI, c’est quoi ?

Le CHU de Guyane a créé sa délégation à la recherche clinique et à l’innovation (DRCI). Elle a été présentée le 30 septembre en commission médicale d’établissement (CME) par son président le Pr Mathieu Nacher et sa directrice Caroline Cartier.

La mission d’une DRCI est de favoriser la recherche clinique en structurant toutes les activités de support : la promotion, la méthodologie, la valorisation, la datastatistique, la qualité... Il s’agit à la fois de l’organe décisionnel, stratégique et scientifique du CHU en matière de recherche, tandis que le département recherche innovation santé publique (Drisp), dirigé par le Pr Antoine Adenis, en est l’organe opérationnel.

La DRCI sera notamment chargée de définir les axes de recherche prioritaires du CHU et de sélectionner les projets de recherche qui seront accompagnés. Elle sera dotée d’une commission recherche et innovation, composée de PU-PH, de représentants des sites du CHU et de représentants des usagers. En cours de constitution, elle se prononcera prochainement sur les bénéficiaires des postes d’accueil recherche au sein du CHU.

 

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