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Infos citoyennes

24/10/25
Au CHU, la formation par la simulation se fait sa place

Fin septembre, une dizaine de formateurs par la simulation des sites de Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni ont bénéficié eux-mêmes d’une mise à niveau de leurs compétences et d’une formation à l’écriture de scénario. Le Dr Clémence Bonnefoy et Valérie Folie, formatrices, font le point sur cette activité qui se développe.

Travailler la technique mais aussi la communication au sein d’une équipe de soins et tous les facteurs humains d’une prise en charge. Se former dans des conditions les plus proches de la réalité. Tels sont quelques-uns des intérêts de la formation par la simulation. Au CHU de Guyane, cette approche se développe. Le site de Cayenne compte une quinzaine de formateurs par la simulation, toutes disciplines confondues. A Saint-Laurent-du-Maroni, ils sont six. A Kourou, une sage-femme a fait connaître son intérêt pour devenir formatrice.

« Élaborer des scénarios communs »

Fin septembre, dix de ces formateurs se sont retrouvés à Saint-Laurent-du-Maroni pour bénéficier de la présence de trois formateurs de formateurs. « J’avais organisé leur venue : un urgentiste, un obstétricien et un pédiatre, relate Valérie Folie, coordinatrice maïeutique de territoire. Puis nous avons proposé aux formateurs de Cayenne de participer, afin de développer un plan de formation régional et des scénarios communs. »

Cette formation des formateurs visait à :

  • Mettre à niveau leurs compétences ;
  • Écrire des scénarios ;
  • Organiser une formation commune aux deux sites ;
  • Permettre aux formateurs de mieux se connaître.

Charge à eux ensuite d’organiser des formations pour leurs collègues. Ainsi, à Saint-Laurent-du-Maroni, la quasi-totalité des sages-femmes arrivées en cours d’année dernière, soit environ quarante-cinq professionnelles, ont bénéficié d’une formation par la simulation. Ce fut aussi le cas des vingt-cinq aides-soignantes et auxiliaires de puériculture de la salle de naissance.

Utilisée dans plusieurs spécialités

A Cayenne, tous les internes de pédiatrie passent deux journées par semestre en formation par la simulation, l’une sur la reconnaissance de l’enfant dans un état grave, l’autre sur la prise en charge de l’arrêt cardiorespiratoire, avec les Dr Clémence Bonnefoy, Julie Allard et Olivier Corseri. Cette méthode pédagogique est également proposée au pôle urgences – soins critiques, par les formateurs du centre d’enseignement aux soins d’urgence (Cesu) et au bloc opératoire. Elle est aussi utilisée par le réseau Périnat – notamment pour les formations à la réanimation en salle de naissance – l’Institut des formations en santé, les Forces armées (FAG) et le service départemental d’incendie et de secours (Sdis).

Et même dans le secteur libéral, comme l’explique Aurélia Stanislas, formatrice au Cesu : « Pour l’ouverture de son bloc opératoire, le Dr Max Gérard et son équipe doivent être formés tous les ans aux urgences dans l’attente de l’arrivée du Samu. La première année, on regardait ce qui pouvait arriver et s’ils étaient prêts. Désormais, on affine les scénarios, en fonction de leurs besoins. Cette préparation des scénarios, c’est un gros travail en amont. Il faut analyser les besoins, la population, le type d’urgences, la durée de la formation, le public formé. Par exemple, pour la formation de soins infirmiers en réanimation, on peut organiser la formation par la simulation en fin de formation, comme une évaluation, ou au tout début pour que le contenu de la formation colle ensuite à ce qui a été constaté. »

Du déménagement de l’hôpital au renfort Covid

Une multitude de scénarios sont envisageables. « A Saint-Laurent-du-Maroni, nous avons organisé deux simulations de transfert, au moment du déménagement de l’hôpital », se souvient Valérie Folie. « Tout est prédéfini, poursuit le Dr Clémence Bonnefoy, pédiatre en réanimation néonatale. On peut tout anticiper dans l’écriture du scénario, dans la mise en scène… »

Au sein du CHU, les formateurs souhaitent désormais aller plus loin, comme l’explique Valérie Folie. « La formation par la simulation s’est développée très progressivement. Nous avons commencé sur des mannequins basiques, posés sur des tables, en 2005, avec le Dr Anne Favre. » Dix-huit ans plus tard, l’hôpital de Saint-Laurent a inauguré son centre de simulation haute-fidélité. Il permet de répéter des gestes sur une femme en train d’accoucher, un bébé et un prématuré, en concevant des scénarios et en intervenant en direct sur de nombreux paramètres (lire la Lettre pro du 9 mai 2023). 

A Cayenne, le premier mannequin haute simulation est arrivé pendant l’épidémie de Covid-19, « pour que les personnels en renfort puissent travailler en réanimation avec un bagage minimum », se souvient Aurélia Stanislas (lire la Lettre pro du 8 décembre 2020).  Le Cesu planche actuellement sur des formations en vue de la création d’une unité mobile hospitalière paramédicalisée (UMHP), qualifiée parfois de « Smur sans médecin ».

« Les facteurs humains occupent la moitié de nos débriefings »

Désormais, l’objectif est de développer plus largement cette méthode pédagogique, pour qu’elle ne soit « pas seulement technique. On peut, par exemple, concevoir une formation à l’annonce d’une mauvaise nouvelle. La formation par la simulation est très orientée sur l’humain et la compréhension des erreurs. »

Le Dr Bonnefoy relève, pour sa part, que lors de la formation des internes, « les facteurs humains occupent la moitié de nos débriefings. Au fur et à mesure de nos simulations, on les voit progresser, se réorganiser… C’est un outil extrêmement puissant, obligatoire en formation initiale et pour la certification des établissements de santé. Mais il est exigeant, en termes de ressources humaines, de matériel, de maintenance et de financement. »

Au mois de juin, lors du Congrès amazonien de médecine d’urgence, elle a dessiné les pistes de développement de la formation par la simulation et notamment son espoir de création d’un centre de simulation. « C’est un levier stratégique, qui permet d’harmoniser les pratiques sur le territoire, qui garantit des formations de qualité, sur la base des recommandations, et qui répond aux exigences ministérielles. »

 

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