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Infos citoyennes

03/11/25
L’an dernier, 7 % des adultes déclaraient avoir eu des pensées suicidaires

Santé publique France a publié son bulletin de surveillance annuelle des conduites suicidaires. En 2024, les urgences ont enregistré 208 passages pour geste auto-infligé. Les deux tiers concernaient les femmes. En 2023, 26 décès par suicide ont été recensés sur le territoire.

En puisant dans le Système national des données de santé (SNDS), le réseau Oscour et son Baromètre 2024, Santé publique France a livré les dernières données sur les conduites suicidaires en Guyane, le 10 octobre.

Il fait le point sur les pensées suicidaires et les tentatives de suicide déclarées, les passages aux urgences et hospitalisations pour geste auto-infligé, ainsi que les décès par suicide.

S’agissant de ces derniers, vingt-six ont été recensés en 2023. Quatre sur cinq concernaient les hommes, soit des chiffres proches de la moyenne nationale. La pendaison était la modalité la plus fréquente, tant chez les hommes que chez les femmes.

L’an dernier, les hôpitaux ont enregistré 208 passages aux urgences et 172 hospitalisations pour geste auto-infligé. Les passages aux urgences concernaient des femmes dans près de deux tiers des cas et un tiers étaient suivis d’une hospitalisation. Ces dernières sont stables puisqu’on en recense en moyen 180 par an, depuis 2019. Là aussi, les femmes étaient majoritaires « et parmi elles, les 11-17 ans et les 18-24 étaient les plus concernées », constate Santé publique France. Chez les hommes, les 18-24 ans sont également les plus nombreux. Tant chez les hommes que chez les femmes, l’intoxication médicamenteuse volontaire était le mode opératoire le plus fréquent (54 % des hospitalisations).

Enfin, l’an dernier, « près de 7 % des adultes de 18 à 79 ans habitant en Guyane déclaraient avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze mois précédant l’enquête ». Ce chiffre est proche de la prévalence nationale de 5 %. Toujours parmi les adultes de 18 à 79 ans, 6 % ont déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours de la vie entière et moins de 1 % déclaraient l’avoir faite au cours des douze derniers mois.

En Guyane, « un poids des violences intrafamiliales dans les crises suicidaires » des adolescents

A l’hôpital de Cayenne, près des deux tiers des adolescents admis pour tentative de suicide ou idées suicidaires entre juillet 2024 et juillet 2025 avaient été exposés à des formes de maltraitance. De plus, les jeunes victimes de maltraitance présentaient un risque accru de récidive suicidaire et d’automutilation. Telles sont les conclusions de la thèse de médecine de Lauren Masek, soutenue le 15 octobre. Pour réaliser ce travail, dirigé par le Pr Narcisse Elenga, l’interne était partie de l’hypothèse que « la maltraitance impacte négativement la crise suicidaire chez les adolescents » du territoire. Elle cherchait également à décrire le profil social des adolescents hospitalisés pour tentative de suicide ou idées suicidaires, et à analyser leur prise en charge.

« La moitié avaient déjà fait une tentative de suicide »

Au cours de ces douze mois, 81 adolescents (12-18 ans), ont été admis pour tentative de suicide ou idées suicidaires. « La majorité étaient des filles, originaires de Guyane et résidant dans l’Île-de-Cayenne. La précarité était prépondérante et concernait systématiquement les patients d’origine étrangère. » La plupart vivaient dans une famille monoparentale. Les enfants placés en famille d’accueil et ceux présentant des symptômes psychiatriques apparaissaient aussi « particulièrement représentés ».

Parmi ces 81 adolescents, « la moitié avaient déjà fait une tentative de suicide et 40% avaient déjà eu recours à la scarification (blessures auto-infligées) », constate Lauren Masek. Près des deux tiers avaient été exposés à des violences (61,7 %), généralement sexuelles. « Ces dernières étaient rapportées chez un tiers de l’échantillon total et était infligées dans la grande majorité des cas par un membre de la famille ». Ce travail de thèse a également révélé que seule la moitié des adolescents victimes de maltraitance avaient été signalés à la cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip).

« Les pédopsychiatres plus enclins que les psychiatres à proposer une hospitalisation »

A l’hôpital, tous les adolescents ont été reçus par un psychiatre ou un pédopsychiatre. Après leur passage aux urgences, moins de la moitié étaient hospitalisés. L’étude des dossiers médicaux a permis de relever que « les pédopsychiatres apparaissaient plus enclins que les psychiatres à proposer une hospitalisation (dix fois plus), et les séjours étaient significativement plus longs lorsqu’ils avaient lieu dans une unité spécialisée en pédopsychiatrie. » Ils orientaient également davantage vers le centre médico-psychologique (CMP), à la sortie. Pour Lauren Masek, « cette différence, probablement liée à des approches distinctes de l’adolescent, interroge sur la nécessité de systématiser l’implication d’un pédopsychiatre dans la prise en charge de cette tranche d’âge ».

Les éléments recueillis sur la sortie d’hospitalisation ont également fourni des informations intéressantes. « Le suivi post-hospitalisation reposait principalement sur l’inclusion dans le dispositif de veille téléphonique VigilanS et sur l’orientation vers le centre médico-psychologique (CMP). » S’agissant de VigilanS, le taux de réponse des adolescents était « élevé ». Ceux orientés vers le CMP étaient, en revanche, moins de la moitié à s’y rendre effectivement.

« Identifier et accompagner les adolescents déjà en crise suicidaire »

« Nos résultats soulignent l’importance d’identifier et d’accompagner les adolescents déjà en crise suicidaire, conclut l’auteure (…) Le suivi post-hospitalisation ou post-urgence constitue un défi majeur pour éviter la récidive. Toutefois, la continuité des soins dépend largement de l’implication des familles, et le renforcement de la relation de confiance soignants-soigné constitue un levier central. » Parmi les autres pistes envisagées, Lauren Masek évoque l’orientation vers la Maison des adolescents, les téléconsultations et l’application Hopmaliste, « qui permet à l’adolescent de reconnaître plus rapidement ses symptômes de mal-être et d’apprendre à les gérer ». Elle encourage à sensibiliser les parents et à renforcer la coordination entre les soins, l’école et les services de protection de l’enfance.

Quelles ressources en Guyane ?

Le 31 14. Depuis la Guyane, il est possible de contacter le numéro national de prévention du suicide, 24h/24 et 7j/7. Un professionnel du soin, spécifiquement formé à la prévention du suicide et sensibilisé aux problématiques de la Guyane, sera à votre écoute.

Le 0800703973 est le numéro du dispositif VigilanS, à l’hôpital de Cayenne. Le personnel répond du lundi au vendredi, de 9h30 à 16 heures.

Ces numéros sont aussi accessibles aux professionnels (soignants, enseignants, travailleurs sociaux, employeurs…) qui craignent un risque suicidaire d’un de leurs patients, élèves, usagers, employés ou autres.

Le 0805232336. Le numéro vert de SPS est dédié aux soignants en souffrance. Il est également accessible aux étudiants en santé.

 

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