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Infos citoyennes

24/12/25
A Maripasoula, l’équipe Emlo dépiste des métaux lourds

En octobre, l’équipe mobile métaux lourds, portée par le CHU de Guyane, a commencé le dépistage du mercure, du plomb et d'autres métaux chez les femmes enceintes ou susceptibles de le devenir, et chez tous les enfants de moins de 6 ans. Cette intervention, réalisée dans le cadre de la Stratégie métaux lourds, est le prélude à un parcours de santé allant de la prévention secondaire au dépistage des troubles du neurodéveloppement ou d'éventuelles pathologies neurologiques. À Camopi, où l'équipe Emlo était déployée ces dernières années, le dispositif Pilakit réalise des bilans TND. Un travail clinique et de recherche sur le sujet est également en cours.

En cette journée ensoleillée de fin octobre, Laurence Emeraude et Athanaïde Lamonnaie se garent devant une maison de Poti Soula, à quelques encablures du fleuve, à Maripasoula. L'infirmière et la médiatrice de l'équipe mobile métaux lourds (Emlo) ont rendez-vous avec une famille. Le but : réaliser des prises de sang sur les trois derniers garçons de la fratrie, âgés de 1 à 4 ans et aux prénoms de footballeurs. Si Kylian, le plus âgé, réticent à tendre son bras, finit par accepter, Ousmane, 2 ans, se défend à coups de pied sur l'infirmière. Ses chansons pour enfants et les poissons dessinés sur le garrot n’y feront rien. Ronaldo, le petit dernier, sera plus conciliant. Les échantillons de sang permettront de mesurer la plombémie et la créatine, de réaliser un bilan NGS et un ionogramme. Pendant ce temps, les parents sont invités à répondre à un questionnaire sur les facteurs de risque d'exposition au plomb : logement, peinture, profession, pica…

Ces interventions ont débuté en octobre à Maripasoula et Papaïchton, dans le cadre de la stratégie interministérielle de lutte contre les métaux lourds (Stramélo). Des prélèvements (cheveux et prise de sang) sont réalisés sur toutes les femmes enceintes ou susceptibles d'avoir un enfant, et tous les enfants jusqu'à l'âge de 6 ans. Ils permettront de mesurer les imprégnations au mercure, au plomb et à tous les métaux pouvant être problématiques pour la santé tels l'aluminium et le cadmium. En octobre, l'Agence régionale de santé a signé une convention avec la Direction régionale du service médical (DRSM) et la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) pour le financement des prélèvements, et une autre avec un laboratoire de Bordeaux pour les analyser. Le but sera de créer un parcours de santé du dépistage jusqu’à la chélation si besoin. Des travaux de recherche sont menés dans le même temps pour identifier les facteurs de risque.

« Outre le dépistage, nous sommes en train d'introduire la prise en charge et le suivi de la personne dans ce parcours, explique le Dr Pedro Clauteaux, coordinateur d’Emlo au CHU de Guyane et basé à l’hôpital de proximité de Maripasoula. Si un enfant est diagnostiqué avec une plombémie élevée, nous lui donnerons de la prévention secondaire, des recommandations pour lui et lui seul. Si on suspecte un trouble du neurodéveloppement (TND), l’enfant est vu par le pédiatre. S’il élimine toute pathologie neurologique, l’enfant sera vu par le CMP (centre médico-psychologique du Chog, à Maripasoula). Si le pédiatre n’élimine pas de pathologie neurologique alors on arrive au 3e niveau. L’enfant sera vu par un neurologue à Cayenne ou lors des missions à Maripasoula deux fois par an. Sur le Haut-Oyapock, l’équipe Pilakit du GCSMS est en mesure de faire le bilan d'un enfant avec un TND. La prise en charge sera alors beaucoup plus facile. »

Première mission Pilakit à Trois-Sauts

Avant de s’installer à Maripasoula, l'équipe mobile métaux lourds (Emlo) a d'abord travaillé à Camopi, ces dernières années. Depuis 2022, le GCSMS « D’un continent à l’autre » déploie le dispositif Pilakit dans le bourg de Camopi, pour réaliser les bilans des troubles du neurodéveloppement (bilans neuropsychologiques, orthophoniques et psychomoteurs) chez les enfants présentant une plombémie supérieure à 50 microgrammes par litre. Fin septembre, son équipe a réalisé sa première mission à Trois-Sauts.

L’isolement du village a nécessité une importante logistique. Une panne de moteur a empêché le déplacement en pirogue. C’est donc en hélicoptère que s’y sont rendus le coordinateur, la neuropsychologue et l'orthophoniste. Ils y ont été rejoints par le référent parcours handicap du dispositif Wayapuku (pôle ressource handicap Oyapock) et par le médiateur Emlo.

« Sur place, la mobilisation de la population a permis, malgré la fermeture des écoles et les absences liées aux abattis, de réaliser les bilans pour neuf enfants et de préparer trois bilans supplémentaires, se réjouit-on au GCSMS. Cette mission illustre la maturité de la coordination entre Emlo et Pilakit, avec une orientation fluide des enfants et une réelle attente des familles, qui se déplacent désormais spontanément. Les prochains déplacements seront volontairement moins denses en bilans, afin de consacrer du temps à la formation des professionnels locaux, à la sensibilisation des familles et à des rencontres communautaires. » La prochaine mission est prévue en début d’année.

Ce déplacement à Trois-Sauts a également permis à l’équipe de préparer une mission à la cité scolaire de Saint-Georges, où sont accueillis les collégiens de Trois-Sauts. Les professionnels ont rencontré les parents de quatre collégiens de 6ᵉ. « Ces jeunes, issus des listes Emlo, bénéficieront à leur tour d’un bilan TND, essentiel pour l’adaptation de leur parcours scolaire et l’optimisation de leurs chances de réussite », précise le GCSMS.

Des interventions et de la recherche autour des TND


Médecin au centre délocalisé de prévention et de soins (CDPS) de Cacao, le Dr Nathalie Bonnave travaille également sur les troubles du neurodéveloppement (TND) dans l'Est guyanais. Elle associe son activité clinique à de la recherche, dans le cadre du poste accueil recherche du CHU de Guyane. Elle a rédigé 2 projets de recherche :
 

  • NeuroDYanaPrev: projet de recherche en cours de soumission au comité de protection des personnes. Il vise à estimer la prévalence des troubles du neurodéveloppement (TND) au sein de la population pédiatrique de l’Est guyanais, ainsi qu’à explorer les facteurs associés potentiellement spécifiques à ce territoire. Cette étape préliminaire constitue une base essentielle pour la mise en place d’un futur projet à visée interventionnelle.
     
  • NeuroDYanaTem: Ce projet porte sur la validation d’une batterie de tests neuropsychologiques transculturels adaptés au contexte guyanais. Il a été soumis dans le cadre de l’appel à projets interrégional thématique (Apithem) du Groupement interrégional de recherche clinique et d'innovation sud-ouest Outre-mer (Girci Soho). Cette édition 2025 porte sur les populations ayant des difficultés d'accès au système de santé. Le projet de recherche NeuroDYanaTem a été écrit en partenariat avec Marie Lalin, neuropsychologue au pôle santé mentale de l’hôpital de Cayenne depuis septembre.

« Dans le cadre du projet, j’ai contacté de nombreuses équipes pour confirmer sa faisabilité et proposer un partenariat d’expertise, témoigne le Dr Bonnave, dans la Lettre Recherche du CHU de Guyane. Mettre en place des projets de recherche dans le domaine des troubles neurodéveloppementaux (TND) permet de redynamiser un secteur parfois perçu comme sans solutions sur notre territoire. Le poste d'accueil recherche offre l'opportunité de lier la pratique clinique à la recherche, ce qui est essentiel dans un domaine aussi spécifique et sur un territoire aussi particulier. »

Pour l'année à venir, elle voudrait, « en plus de poursuivre les projets en cours, initier, en collaboration avec l'équipe Pilakit (GCSMS/Stramelo), la rédaction d’un projet interventionnel visant à tester la faisabilité de la réalisation d’interventions précoces sur site avec des taches déléguées à des acteurs locaux type médiateurs en santé. Ce projet est inspiré du terrain canadien et de son modèle « d’assistants en rééducation ». »

Le GCSMS inaugure ses nouveaux locaux de Camopi

La Coordination accompagnement du handicap dans les territoires de l'intérieur (Cathi, GCSMS « Handicap, d’un continent à l’autre ») a inauguré les nouveaux locaux du pôle ressources handicap Wayapuku, le 10 décembre à Camopi en présence des chefs coutumiers et des habitants. Plusieurs partenaires et représentants des institutions étaient également sur place : professionnels de santé du centre délocalisé de prévention et de soins (CDPS) de la commune et du centre médico-psychologique (CMP) de Saint-Georges, membres de la mission France services, agents de la MDPH, représentant de la CAF, principal du collège et membres de l'association Liane.

Ces nouveaux locaux sont situés au cœur de Camopi, à proximité du CDPS. Ils disposent de trois bureaux d'entretien, d'une salle de réunion, d'un espace enfant, d'un accueil et d'une grande terrasse pour réaliser des interventions collectives.

Depuis son lancement en 2021, le centre ressources handicap de Camopi a pour mission de :

  • Recueillir les besoins des personnes en situation de handicap et de leurs proches ;
  • Faciliter l'accès au droit et à l'information ;
  • Coordonner les interventions des partenaires pour une prise en charge globale ;
  • Sensibiliser les acteurs locaux et la population aux enjeux du handicap.

« Cette inauguration marque une étape importante dans notre engagement pour les personnes en situation de handicap. Ces locaux vont permettre d'améliorer l'accueil, l'écoute et l'accompagnement des familles en lien étroit avec les acteurs du territoire », souligne Sandrine Trocmé, directrice de la Cathi.

 

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