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Infos citoyennes

25/02/11
Le préfet de la région Guyane communique :

Projet de forage en Guyane : Réponse aux inquiétudes exprimées

1) La génèse du projet

Plusieurs associations de protection de l'environnement ont exprimé leurs inquiétudes vis à vis de la réalisation d'un forage d'exploration d'hydrocarbures qui se déroulera dans les prochaines semaines au large des côtes de Guyane.
La recherche de pétrole en mer au large de la Guyane a maintenant une longue histoire qui débute avec deux forages et des premières études sismiques conduites par Elf et la société américaine Exxon dans les années 1970.
Les travaux de forage prévus s'inscrivent dans le programme du permis de recherche exclusif d'hydrocarbures initialement délivré le 29 mai 2001. Il s'agit bien d'un forage de simple reconnaissance qui n'a pas vocation à être transformé en puits de production. Il  sera d'ailleurs rebouché avant l'été prochain.
Les craintes exprimées sur les conséquences de ces travaux se situent essentiellement à deux niveaux :
la prise en compte des enjeux environnementaux liés au projet
les mesures pour pallier toute pollution d'hydrocarbures causée par la plateforme de forage.

2) Etudes et environnement

La France est signataire du protocole de Carthagène de 1983 sur la protection de l'environnement marin dans les Caraïbes qui s'applique en Guyane. Cette convention impose d'évaluer les effets potentiels sur le milieu marin des projets de développement. D'une manière concrète, cette obligation se traduit en Guyane par l'obligation de disposer d'études d'impacts (en référence à l'article L.122-1 du code de l'environnement) pour toute opération . Cette disposition est appliquée par les autorités depuis 2005 sur les projets pétroliers en Guyane, allant de ce fait au delà de la réglementation prévue pour l'exploration du plateau continental et exploitation de ses ressources naturelles. Cette position a permis l'acquisition de nombreuses données sur la biodiversité, la qualité  de l'eau et la courantologie marine au large, notamment dans le cadre des travaux préparatoires des campagnes sismiques de 2005 et 2009, et du prochain forage de reconnaissance.

Ainsi, les études réalisées lors des campagnes sismiques de 2005 (sur les sites de Matamata au large d'Awala et Kawana au large de Cayenne) ont permis d'appréhender l'impact des relevés sismiques sur les tortues marines et les cétacés. L'expertise réalisée indique que les opérations sismiques ne semblent pas générer d'effets visibles sur les animaux mais a préconisé que les observations visuelles devaient être conduites pour toute nouvelle campagne de ce type, ce qui a systématiquement été le cas. C'est par ailleurs dans ce cadre que le suivi des tortues marines par balises Argos a été initié.

En 2007, une étude d'impact a été déposée par la société Hardman sur un projet de forage de reconnaissance sur le site de Kawana. Bien que le projet n'ait pas abouti, l'étude d'impact réalisée par Créocéan a permis de caractériser l'état initial du milieu et surtout d'apporter des méthodes et des préconisations sur les mesures de suivi à mettre en place, éléments qui ont servi de base lors de l'instruction de la présente demande de la société Tullow. L'état initial a démontré la grande richesse du milieu marin et l'étude a caractérisé la colonne d'eau jusqu'à la surface et les sédiments, et a initié un suivi de la présence d'hydrocarbures naturels ou exogènes sur les plages de Guyane.
L'ensemble de ces études a grandement contribué à l'amélioration des connaissances sur le milieu marin. Elles ont également stimulé l'intérêt de la communauté scientifique pour ce milieu  et ont apporté la confirmation de sa riche biodiversité.

Dans le cadre du présent projet sur le secteur de Kawana, la société Tullow s'est rapprochée des services de l'Etat dès décembre 2008 afin de préparer au mieux dans un premier temps le suivi environnemental des campagnes sismiques, puis du forage de reconnaissance.
Pour la sismique, pas moins de 7 réunions de travail ont ainsi eu lieu afin de définir les protocoles de suivi de l'environnement (survols aérien pour les cétacés) et de les mettre en place, avant, pendant et après les relevés sismiques.
Pour le forage de reconnaissance, le même dispositif de survol a été poursuivi, permettant d'avoir plus d'un an d'observations en continue sur ce secteur. Par ailleurs, d'autres mesures ont été demandées comme l'analyse de la qualité des vases au droit du forage avant les opérations, la poursuite du suivi des hydrocarbures naturels ou exogènes sur les plages potentiellement impactées en cas d'incident (Mana et Awala). Enfin, les survols pour l'observation des cétacés et des grands poissons continuera pendant et après la phase de forage.


3) Une expertise technique rassurante

Comme pour l'ensemble des risques, la gestion du risque de pollution par des hydrocarbures s'appréhende en premier lieu par la réduction du risque à la source par la mise en oeuvre des moyens techniques et des organisations les plus sûres afin de réduire les probabilités d'accident, et en second lieu par la mise en place de moyens de lutte adaptés aux situations de pollution susceptible de se présenter.

Cette question de réduction du risque à la source est essentielle et a fait l'objet d'une attention toute particulière dans l'examen de ce projet. On peut rappeler en premier lieu l'expérience importante du porteur du projet qui a assuré avec succès la maitrise d'ouvrage de 17 forages profonds sur les 3 dernières années et a fait le choix de retenir une plateforme de forage neuve et de dernière génération. Ces éléments ne sont cependant pas suffisants et il convenait notamment de s'assurer de la bonne prise en compte par le porteur de l'opération du retour d'expérience sur l'accident de la plateforme Deep Water Horizon. Ce sont toutes les compétences du ministère chargé de l'écologie qui ont été mobilisées pour analyser le projet de la société Tullow à la lumière de ces éléments : les équipes locales de la DEAL Guyane bien sûr mais également le Pôle National Offshore Forage de Bordeaux, associé dès les premières réunion de travail avec l'entreprise, et les services centraux compétents du ministère. Répondant par ailleurs aux recommandations de prudence formulées par la Commission Européenne, l'administration a souhaité faire procéder à une expertise internationale indépendante centrée sur les leçons tirées de l'accident par l'entreprise. Ses conclusions confortent la pertinence des mesures mises en place au regard des résultats de la mission d'enquête de la commission nationale américaine.

4) Les moyens de prévention et de traitement des risques

En matière de moyens de lutte contre les pollutions accidentelles, la stratégie retenue consiste à disposer sur place des moyens nécessaires aux premières interventions et de prévoir les conditions d'amenée du matériel supplémentaire adaptés à la situation. Ces moyens supplémentaires proviennent soit de l'entreprise et sont alors prépositionnés à proximité des travaux, soit résultent de l'application de contrats de mutualisation de moyens de lutte, notamment avec Clean Caraïbe Americas (CCA), structure dédiée aux interventions dans les Caraïbes et l'Amérique latine, et la compagnie Oil Spill Response (OSR) Ltd. Ce dispositif correspond aux moyens les plus complets disponibles au niveau de la profession.

5) Une large concertation pour une garantie maximale

Au delà de ces deux points primordiaux, il importe de rétablir la vérité sur la conformité des moyens de forage prévus. Tout forage pétrolier nécessite un fluide (boue de forage) indispensable pour compenser la pression exercée par les formations et remonter les déblais de forage à la surface en circuit fermé. Des conventions internationales sur le milieu marin, dont la convention pour la protection du milieu marin du nord-est (OSPAR particulier au forages en mer du Nord), encadrent les rejets des déblais de forage. Le projet initial présenté par la société Tullow avait été établi en conformité avec ces dispositions et prévoyait notamment l'utilisation de boues dites « à huiles synthétiques ». La concertation conduite à l'initiative de l'Etat à partir de la fin 2010 a été bien au delà de ce que requiert la réglementation. C'est dans ce cadre que les associations ont demandé des garanties maximales de prise en compte du milieu marin. Le préfet a demandé une évolution du procédé et la suppression de l'utilisation de ces huiles synthétiques allant ainsi au delà des dispositions appliquées dans des cas similaires. Ce point illustre l'esprit dans lequel les services de l'Etat ont instruit la demande, en large concertation avec l'ensemble des acteurs et parties prenantes de ce projet. Le bénéfice de cette concertation s'est également exprimé par :

  • des mesures d'état des lieux avant forage
  • la surveillance satellitaire
  • la poursuite du suivi des mammifères marins et grands poissons

Par ailleurs, s'il devait y avoir d'autres forages de reconnaissance ou d'exploitation, la demande formulée par le Comité régional des pêches maritimes et élevages marins de Guyane (CRPMEM) permettant de déterminer l'état sanitaire de certaines populations de poissons, qui a pu être également évoquée lors de la concertation,  sera mise en œuvre sur la base d'un protocole scientifique partagé entre tous les acteurs. Cette action s'ajoutera à toutes celles évoquées précédemment et qui ont vocation à être reprises dans toute étude d'impact ultérieure.

Ces différents éléments constituent une illustration probante de la rigueur avec laquelle les services de l'Etat ont instruit et suivi les différentes phases de ce projet depuis son origine, il en sera évidemment de même pour les phases futures.

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