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17/09/11
Discours de Marie-Luce Penchard, le 17-09-2011 à Cayenne

Discours de Marie-Luce PENCHARD, Ministre chargée de l’Outre-mer
Préfecture de la Guyane - Samedi 17 Septembre 2011

Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du conseil régional,
Mesdames et messieurs les maires,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le président du conseil consultatif des populations amérindiennes et bushinengué,

Mesdames et messieurs, chers amis,

Au terme de ce séjour en Guyane, je tenais beaucoup à vous réunir et je dois dire qu’après presque trois jours très denses sur le terrain, ce n’est pas sans émotion que je retrouve ici les élus, les acteurs économiques, associatifs, les chefs des services de l’Etat, les membres du Comité local de suivi du CIOM…

Vous représentez les forces vives de la Guyane. Et je voulais vous voir, parce que je voulais vous remercier.

Ces derniers jours, j’ai vu la Guyane qui entreprend, j’ai vu la Guyane riche d’énergies et de perspectives, j’ai vu la Guyane tournée vers l’avenir.

Je suis allée signer par exemple, en compagnie de Rodolphe Alexandre, la convention de délégation de crédits pour le réaménagement du rond-point de Balata à Matoury, tant attendu par les guyanais. J’ai vu la Centrale d’énergie biomasse Voltalia à Kourou.

Je serai cet après-midi sur le site « Guyane base avancée sport ». J’étais hier avec les acteurs associatifs et les jeunes de l’association Papakaï de Kourou – une initiative que j’ai soutenue, lauréate cette année du concours national « fais nous rêver ».

J’ai visité vendredi le site minier de Yaou à Maripasoula et j’étais ce matin sur la plate-forme de prospection pétrolière Tullow-Oil : oui, on parle de pétrole en Guyane…

A chaque étape de ce déplacement je me disais, en pensant à la rencontre que nous allions avoir ensemble aujourd’hui : comme nous sommes loin de 2009 !

Oui, mesdames et messieurs, chers amis, pour ces trois jours si riches, comme pour ces semaines et ces longs mois d’intenses travaux, d’initiatives et de projets conduits ensemble, je voulais vous remercier.

Je voulais vous remercier parce que lorsque le Président de la République a lancé l’idée des Etats généraux de l’Outre-mer, certains ont douté de l’intérêt de la démarche. Vous : non !  Vous avez su répondre présents. Vous avez eu raison !

Pourtant, chacun mesurait que rien ne serait facile ou gagné d’avance. Et pour cause : nous lancions la plus vaste consultation jamais réalisée par un gouvernement sur l’avenir de nos territoires ultramarins - du jamais vu !

Vous avez travaillé et, ensemble, nous avons construit des propositions.

Ensemble, nous avons fait le pari de l’avenir. Là où tant d’autres préfèrent s’enfermer dans les discours du passé… c’est tellement plus simple ! Mais est-ce vraiment à la hauteur de ce que les guyanaises et les guyanais, qui pour plus de la moitié d’entre eux ont moins de 20 ans, attendent de nous ?

Ma conviction, c’est que face à une crise économique sans précédent depuis les années 30, doublée d’une crise sociale profonde, les guyanais attendaient de nous que nous nous fassions confiance.

Mesdames et messieurs, je voulais vous remercier, parce que nous nous sommes fait confiance.

Ma conviction, c’est que loin des formules toutes faites et des slogans usés à force d’avoir servi mais tellement plus confortables, c’est vrai, parce qu’ils dispensent de faire des propositions et de prendre des décisions, ils attendaient de nous que nous soyons précisément dans le temps des décisions et dans le temps de l’action.

En novembre 2009, le Président de la République réunissait le tout premier Comité interministériel de l’Outre-mer, arrêtait pas moins de 137 mesures dont, en à peine 24 mois, ensemble, nous avons mis en œuvre la quasi-totalité d’entre elles.

Mesdames et messieurs, je voulais vous remercier parce que, ensemble, nous avons décidé et nous avons agi.

Et avoir le plaisir de vous retrouver aujourd’hui, ici, à Cayenne, c’est pour moi l’occasion de revenir un instant sur ce que nous avons construit ensemble.

Non pas, rassurez-vous, de revenir sur chacune des décisions que nous avons prises, sur chacun des chantiers que nous avons lancés, sur chacune des réalisations qui ici, en Guyane,  parlent mieux aujourd’hui que tous les longs discours : ces décisions vous les connaissez, ce sont vos propositions ; ces réalisations, ce sont les vôtres et vous êtes en droit aujourd’hui d’en être fiers.

Mais de partager tout simplement la conviction qui n’a pas manqué de m’animer, durant ces trois jours, à chaque étape de ce déplacement: la conviction que la Guyane est entrée aujourd’hui dans une nouvelle ère.

D’abord, parce que la Guyane est entrée dans l’ère du développement économique endogène ouvert par le chef de l’Etat et tous ceux qui croient au potentiel formidable de la Guyane

C’est, notamment sous l’impulsion du Commissaire au développement endogène, que j’installais ici même à Cayenne il y a un an, que nous avons pu orienter les financements de l’Etat engage l’organisation des filières des secteurs agricoles et d’élevage. Pour cette dernière filière élevage, les crédits effectivement versées en 2011 ont presque doublé par rapport aux années précédentes, apportant ainsi une aide significative. Nous avons également soutenu l’organisation de la filière de production bioélectrique : c’est tout le sens de ma visite hier de la Centrale d’énergie biomasse Voltalia à Kourou.

Je me suis rendu également vendredi, vous le savez, sur le site minier de Yaou à Maripasoula. La filière or est soutenue à travers, notamment, les financements apportés aux grappes d’entreprises « ORKIDE » dans le cadre du Fonds d’études pour le développement endogène géré par mon ministère.

Et n’oublions pas, dans le cadre du soutien apporté à la filière or, le renforcement de l’opération Harpie afin de lutter contre l’orpaillage clandestin. Harpie, c’est la mobilisation d’un millier d’hommes dont je salue l’engagement exemplaire et si courageux sur le terrain en Guyane, qui a permis de renforcer les opérations de protection de l’environnement et de défense de la souveraineté nationale. Mais c’est aussi une question de sécurité. Harpie permet de protéger un patrimoine qui offre aux guyanais de réelles perspectives de développement économique.

Il y a la filière or, mais il en est de même avec la filière bois et le soutien apporté aux entreprises regroupées autour de la « Maison de la forêt et du bois ».

Suivant la même logique, très en amont, nous avons agi dans le domaine de la recherche avec la labellisation du Laboratoire d’excellence CEBA qui a été doté d’une enveloppe de 12 millions d’euros.

Je ne veux pas multiplier les exemples, mais il y a là,  je crois, de quoi alimenter le contenu de la  politique engagée en faveur de ce que nous avons appelé le développement économique endogène, qui devient petit à petit réalité.

Au fond, le développement endogène, c’est quoi ? C’est sortir nos territoires de la « tutelle » économique de la métropole – comme s’il n’y avait pas d’atouts Outre-mer, comme s’il n’y avait pas de désir d’entreprendre, d’imagination et de talents…

Avec le Président de la République, nous souhaitons réellement redonner aux guyanais les clés de leur destin économique. Chacun l’aura compris, pour nous c’est une question de confiance et une marque de respect et, à travers des responsabilités partagées, une question d’identité.

C’est dans cet esprit qu’à mes yeux la perspective d’exploitation de ressources pétrolières en Guyane doit être envisagée – sans jamais perdre de vue en effet cette question d’identité qui est l’âme de cette politique en faveur du développement économique endogène.

Et j’y veillerai. 

Envisager l’exploitation d’éventuelles ressources doit se faire évidemment dans le respect de la biodiversité qui est l’une des richesses de ce territoire et à laquelle nous tenons comme à la prunelle de nos yeux.

Je dis « évidemment », car qui, franchement, dans le monde d’aujourd’hui, après le grenelle de l’environnement, la conférence de RIO, la conférence de Copenhague, accepterait une exploitation qui ne serait pas respectueuse de l’environnement ?

Il s’agira surtout pour moi, mesdames et messieurs, de veiller à ce que les guyanais soient les premiers à bénéficier des effets économiques formidables qu’on est en droit d’attendre de ce qui se dessine aujourd’hui. Voilà ma priorité comme ministre de l’Outre-mer.

Mais pour faire face à son destin économique, la Guyane, vous le savez, a besoin des équipements structurants indispensables à son développement.

Voilà pourquoi nous avons mobilisé le FEI, ce fonds exceptionnel d’investissement qui vise à soutenir les projets publics : 38 millions d’euros ont été engagés ici en Guyane.

Ce sont 16 opérations d’investissement qui sont en cours ou déjà achevées : c’est l’usine d’eau de Matiti, vous le savez ; c’est la route de Cacao, c’est l’appontement du bac à St-Laurent. Ce sont au total, des opérations d’envergures, structurantes pour la Guyane…

De même que nous avons agi dans le domaine routier à travers le programme de développement et de modernisation des itinéraires routiers que nous avons signé en mars 2010 et pour lequel l’Etat apporte plus de 71 millions d’euros jusqu’en 2014.  Là aussi, la Guyane change !

Il n’y a pas de développement économique sans équipements structurants, c’est très clair. Mais il n’y a pas de développement économique qui vaille sans une politique résolue au service de la justice sociale et de l’égalité des chances.

On pense naturellement au Service Militaire Adapté avec le doublement de ses effectifs en Guyane comme partout Outre-mer.

C’est également la lutte contre l’illettrisme à travers les contrats Territoire-lecture, l’aide apportée aux bibliothèques des communes de moins de 10 000 habitants ici en Guyane.

C’est, je vous l’annonce, l’Internat d’excellence de Maripasoula, dont non seulement le principe est acté, nous le savions, mais pour lequel je viens d’obtenir les financements indispensables de l’ANRU et de l’ACSé.

On ne peut ici les citer toutes, mais ce sont autant de mesures et d’actions tournées vers l’Outre-mer ou de chantiers spécifiques engagés en Guyane qui visent à renforcer la justice sociale, à se battre, à travers la formation des plus jeunes et leur accompagnement vers l’emploi, pour l’égalité des chances.

Autant de mesures auxquelles s’ajoutent, permettez-moi de le souligner, toutes les dispositions engagées par ce gouvernement pour l’ensemble du territoire national et qui, parce qu’elles concernent le pays en général, concernent plus que jamais la Guyane en particulier: songez par exemple au minimum vieillesse en hausse de 25% sur 5 ans, à l’allocation Adulte handicapé en hausse également de 25% sur la même période,+ 150€ par mois, + 1,4 milliards d’euros au total, ce n’est pas rien…

Enfin, mesdames et messieurs, les élus qui sont ici le savent bien: si la Guyane est entrée dans une nouvelle ère, c’est aussi parce que l’Etat a été au soutien des collectivités locales.

En 2011, l’Etat a consenti un effort particulier au bénéfice de la Guyane. Grâce à la réforme des collectivités territoriales, qui a fait tant débat, le département de la Guyane a bénéficié du fonds de  péréquation sur ce qu’on appelle les droits de mutation à titre onéreux, les DMTO départementaux.

Tout cela est sans doute un peu technique, mais pour dire les choses beaucoup plus clairement, je donnerai simplement un chiffre qui parle : c’est plus de 8 millions et demi d’euros en 2011. Et ce fonds est pérennisé : nous ne connaissons pas encore le montant pour 2012, mais ce que nous savons c’est que le Département de Guyane devrait rester bénéficiaire car ce fonds prend en compte la richesse relative des départements.

Ce sont  2,5 M€ qui ont été débloqués par le Premier ministre pour les conseils généraux en difficultés. Je sais qu’on laisse entendre que ces crédits ne proviennent pas du l’Etat mais des départements. Mais il n’y aurait pas eu de réforme voulue par ce gouvernement pour une meilleure répartition des richesses, la Guyane n’aurait pas bénéficié de cette dotation supplémentaire. C’est à mettre au crédit de ce gouvernement, qui a eu le mérite d’engager les réformes qui participent à plus de justice sociale.

2012, enfin, devrait voir s’engager un effort sans précédent de péréquation. Le projet de loi de finances pour 2012 prévoit en effet à l’échelle nationale un fond de péréquation des recettes fiscales intercommunales et communales : les communes et intercommunalités de Guyane, croyez-moi, ne seront pas oubliées.

Enfin, je ne voudrais pas qu’on le perde de vue : il y a mille raisons qui me conduisent à me battre pour la pérennisation de l’octroi de mer, mais c’est d’abord parce qu’il y a là un outil irremplaçable de défense de l’emploi et de financement des collectivités.

Le chemin est long, mais chaque étape franchie l’a été pour le moment avec succès. La décision que nous avons obtenue du Conseil européen, en juillet dernier, a permis à la Guyane d’étendre à une cinquantaine de produits le régime préférentiel lié à l’octroi de mer.
J’avais pris l’engagement devant vous de réparer cet oubli, et cette perte de recettes. C’est chose faite aujourd’hui !  Il s’agissait d’une attente bien légitime des guyanais et, avec Rodolphe Alexandre, j’ai été fière de la porter.

Voilà mesdames et messieurs, ce que j’ai vu durant ces trois jours intenses : une Guyane qui entre dans une nouvelle ère : celle des projets, de l’initiative et de l’imagination ; la Guyane du développement économique, des talents et de la solidarité ; une Guyane qui sait à la fois rester fidèle à elle-même et résolument tournée vers l’avenir.

Ensemble, nous sommes pragmatiques : fiers de ce que nous avons fait, conscient de ce qu’il nous reste encore d’étapes à franchir, de défis à relever.

Mais nous savons que, progressivement, nous sommes en train d’écrire une nouvelle page d’histoire de ce territoire incomparable.

J’en veux encore pour témoignage ce que nous avons su faire en matière institutionnelle. Qui aurait imaginé cela il y a 10 ou 20 ans ? Je crois à la France des Outre-mer, plutôt qu’à un Outre-mer figé et uniforme. L’enjeu, à mes yeux, est que chaque collectivité d’Outre-mer trouve sa juste place au sein de notre République.

30 ans après les premières lois de décentralisation, qui peut encore confondre l’unité de la République avec l’uniformité ? C’est lorsque l’Etat est résolument engagé dans son rôle de garant de l’unité de la Nation, qu’un peu de respiration institutionnelle est rendue possible.

Je crois surtout à la volonté populaire sans laquelle rien n’est juste ni conforme à l’intérêt général : il y a deux ans, comme en Martinique, les guyanais ont fait le choix de la collectivité unique. J’ai défendu ces textes cette année devant le Parlement.  Ils sont votés et nous serons une fois de plus aux côtés des collectivités pour la mise en œuvre de cette étape historique.

Mais qu’il s’agisse d’enjeux économiques ou institutionnels, si tout cela a été rendu possible, c’est tout simplement parce que l’action du Gouvernement s’est inscrite ces dernières années dans une vision résolument moderne de l’Outre-mer, tournant le dos – pourquoi ne pas le dire ?- à cette forme de paternalisme qui  a trop longtemps présidé aux relations entre les ultra-marins et Paris.

Progressivement, sous l’impulsion du Président de la République, nous sommes passés de l’Outre-mer faussement perçu comme un ensemble de territoires « sous tutelle » de la métropole, à une vision moderne, résolument tournée vers l’avenir, des outre-mers conçus comme autant d’atouts pour notre pays.

Ensemble, nous avons su construire un nouveau partenariat à travers des relations que, les uns et les autres, nous voulons fondées sur la confiance réciproque, sur le respect et sur des responsabilités partagées, sur un discours de vérité.

Naturellement, on le sait bien, il y a ceux qui n’ont toujours pas pris la mesure de cette vision résolument moderne qui fait de nos territoires des atouts et de la politique un enjeu pour préparer l’avenir de nos territoires.

Oui, il y a ceux qui préfèrent s’enfermer dans les discours et les schémas du passé. En attendant, nous, nous nous devons d’avancer parce que la population guyanaise attend de nous des solutions d’avenir, pas des leçons d’histoire.

Que voulez-vous, on ne peut forcer personne à regarder devant. Mais chacun, en revanche, a un devoir de vérité.
A ceux, par exemple, qui ont cru pouvoir faire du développement endogène un motif de réduction des moyens accordés à nos territoires, mon devoir est de leur rappeler que la Loi pour le développement économique des Outre-mer, la LODEOM, c’est 10 milliards d’euros sur cinq ans !
Croyez-moi, ils ne trompent personne ceux qui n’ont rien d’autres à proposer que des slogans faciles et des formules toutes faites !

Il y a même, je le crois, dans la logique de ce partenariat nouveau que nous construisons ensemble, une formidable aspiration de nos compatriotes ultra-marins en général, des guyanais tout particulièrement, à  voir les responsables de l’action publique agir en les regardant les yeux dans les yeux.
Cela aussi, c’est une question de confiance et de respect et, au fond, encore  une fois, permettez-moi de le dire, une question d’identité.

Je crois même d’ailleurs, que nous qui sommes engagés dans l’action publique, nous serons jugés là-dessus : entre ceux qui croient pouvoir encore nous servir les vieilles recettes du passé et ceux qui imaginent, qui innovent, qui agissent ; entre ceux qui confondent la politique avec une leçon d’histoire, et ceux qui font l’histoire.

Je comprends d’ailleurs, de ce point de vue, pourquoi Rodolphe Alexandre s’entend si bien avec le Président Sarkozy. Rodolphe, c’est l’énergie et l’imagination, c’est l’avenir chevillé au cœur pour la Guyane, c’est l’action.

Vous savez, Nicolas Sarkozy aime l’Outre-mer, aime la Guyane, aime les guyanais. Il est déjà venu ici deux fois. Cela n’engage que moi bien sûr, mais je suis sûr qu’il reviendra avant la fin de son mandat, j’en suis persuadée.

Je vais même vous dire, il reviendra avant la fin de ce premier mandat et il reviendra après 2012…

Parce que, mesdames et messieurs, mes chers amis, l’histoire que nous avons commencé d’écrire ensemble est un long chemin.

Je vous remercie.

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