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Infos citoyennes

14/10/13
Rodolphe Alexandre réagit aux propos orduriers
de Raphaël Confiant

GREVE AU PUG, PROPOS DE RAPHAEL CONFIANT
Suite au propos orduriers tenus par Raphaël Confiant à l’encontre de la Guyane et des Guyanais dans le cadre du mouvement de revendications du Pôle Universitaire Guyanais, le Président de Région, Rodolphe Alexandre, effectuera une allocution solennelle et répondra à toutes les questions des journalistes concernant la situation de l’université de Guyane, lundi 14 octobre 2013 à 11h au Pôle Universitaire Guyanais.

Source  : Conseil Régional de Guyane


Déclaration solennelle du président de Région, lundi 14 octobre 2013 à 11h
Pôle universitaire guyanais - grand amphithéâtre

J’ai pris connaissance avec consternation des propos de Raphaël Confiant, qui s’est exprimé sur le mouvement de revendications au sein du Pôle universitaire guyanais en des termes orduriers, particulièrement insultants pour la Guyane et les Guyanais, propos dont vous avez pu prendre connaissance et sur lesquels je ne souhaite pas revenir.
Il me semblait toutefois difficile de ne pas réagir à de tels propos, non pas pour leur donner une résonnance qu’ils ne méritent pas, mais afin d’éviter au contraire qu’ils ne fassent tâche d’huile, tant en Guyane qu’en Martinique et en Guadeloupe, et que certains s’en emparent pour alimenter, voire amplifier un climat de crispation communautaire qui ne serait salutaire pour personne, mais, au contraire, destructeur pour tous.

Qu’est-ce qui est en jeu, dans le conflit actuel ?
Ce qui est en jeu, c’est ni plus ni moins que l’avenir de la Guyane.
L’avenir d’un pays, c’est sa jeunesse.

L’avenir d’un pays, c’est sa capacité à offrir des perspectives à ses jeunes ; c’est sa capacité à leur donner les moyens de leur épanouissement intellectuel et social, afin qu’ils aient la possibilité, à leur tour de prendre en mains les destinées de leur pays pour travailler à son développement et à l’avènement des générations suivantes.

Aujourd’hui, nous avons tous fait le constat de la défaillance de notre université. Que ce soit la Région, la Présidence de l’UAG, les Administrateurs du PUG, les syndicats, les enseignants, mais aussi et surtout les premiers concernés, à savoir étudiants eux-mêmes, il ne viendrait plus à l’idée de personne de nier que le pôle universitaire est bel et bien malade.
On peut distinguer deux types de problèmes : ceux inhérents à l’articulation du Pôle Universitaire Guyanais avec l’UAG, et ceux consécutifs aux dysfonctionnements de l’administration locale.

Lors de son passage en Guyane, Mme Mencé-Caster elle-même faisait le constat d’un déséquilibre défavorable à la Guyane entre les 3 pôles de l’UAG. Ce déséquilibre est connu de tous, et se traduit notamment par un nombre de postes d’enseignants-chercheurs et d’heures de cours très insuffisant, des moyens financiers sans commune mesure avec la croissance exponentielle du nombre d’élèves qui fréquentent l’université, ainsi qu’un centralisme encore trop important qui constitue un frein dans le processus de prise d’un certain nombre de décisions.

Les dysfonctionnements de l’administration locale sont quant à eux apparus au grand jour ces dernières semaines, et constituent à l’évidence le principal point de blocage à une sortie de crise à court terme. Pour avoir rencontré tous les acteurs de ce conflit, la présidence de l’UAG, mais aussi l’intersyndicale et les étudiants, j’ai bien compris que quelles que soient les propositions formulées par Mme Mencé-Caster, qui, pour certaines d’entre elles, constituent de véritables avancées pour notre université, il y avait un préalable désormais indépassable. C’est quelque chose qui se produit régulièrement, et qui est susceptible de se produire dans toutes formes de structures de type pyramidal : quand le message ne passe plus ; quand le passif accumulé parait irrémédiable ; quand la crispation entre une administration et ses dirigeants atteint un degré tel que toute forme de dialogue devient impossible, alors, il apparait urgent de trouver des solutions, des visages neufs, des personnes nouvelles, qui, au mieux, pourront jouer le rôle de médiateurs afin de tenter de renouer les fils du dialogue, ou au pire, pourront être amenées à se substituer aux dirigeants en place de façon provisoire ou définitive.

Non, Raphaël, le fait d’effectuer ces deux constats n’auraient pas dû nous valoir la diarrhée verbale que tu nous as destinée.

Nos constats sont des constats objectifs, mesurés, rationnels, et incontestables, qui ont simplement servi de base de réflexion pour trouver des solutions afin d’offrir enfin à nos jeunes une université qui soit enfin digne de ce nom.

Tes propos violents et gratuits, emplis de préjugés et de mépris, ne sont qu’une vulgaire caricature de la situation actuelle, et trahissent simplement ta méconnaissance de ce qui se passe réellement chez nous.

Non, Raphaël, les Universitaires  guyanais ne sont pas des « imbéciles racistes » qui souhaitent couper des têtes de dirigeants simplement parce qu’ils seraient Africains ou Antillais. Cette affirmation est d’autant plus absurde que je te rappelle que M. Fotsing a été élu par les Guyanais : est-ce à dire que ceux qui n’étaient pas racistes hier seraient subitement devenus racistes aujourd’hui ?
Ca n’a pas de sens !

Non, Raphaël, les Universitaires guyanais ne sont pas des « imbéciles racistes » qui souhaitent faire cavaliers seuls sans les Antillais, en leur volant des postes qu’ils seront incapables de pourvoir.

Nous avons simplement demandé dans un premier temps qu’il soit procédé à un rééquilibrage des postes et des heures de cours, qui tienne compte de la réalité du nombre et des demandes de nos étudiants, mais aussi de la nécessaire adéquation entre les filières proposées et les perspectives d’embauches locales dans les secteurs d’activité porteurs. Et dans un second temps, à plus long terme, il est vrai que nous travaillons sur l’hypothèse d’une université guyanaise de plein exercice ; non par haine des Martiniquais et des Guadeloupéens comme tu le suggérais de façon primaire, mais simplement parce que nos projections démographiques aboutissent à l’inéluctable conclusion d’un nombre d’étudiants tel en 2020-2025 que l’organisation actuelle n’aura tout simplement plus de sens, et que l’articulation d’un Pôle Guyane au sein d’une université Antillo-Guyanaise générera plus de dysfonctionnements qu’elle n’apportera de réponses.

Il est vrai que 2020-2025 est un horizon lointain, mais passer d’un Pôle universitaire à une université de plein exercice est un changement lourd, qu’il nous faut prévoir dès maintenant, et sur lequel nous avons déjà commencé à travailler afin qu’il se passe le moment venu dans les meilleures conditions possibles.Un changement, ça ne s’improvise pas !
Un changement, ça se prépare !

J’invite donc tous les acteurs de l’Université guyanaise et ceux de l’Université des Antilles et de la Guyane à garder la tête froide, à ne pas céder aux tentations de repli communautariste qui pourraient se faire jour chez certains esprits fragiles, et à continuer à dialoguer en bonne intelligence entre Guyanais, Martiniquais, Guadeloupéens, ou autres, avec le seul souci, à court terme, d’une résolution des dysfonctionnements du Pôle Universitaire Guyanais, et, à moyen-long terme, d’une remise à plat de l’articulation entre le Pôle guyanais et l’UAG qui aille dans le sens d’un rééquilibrage en faveur de la Guyane du nombre de postes et du nombre d’heures de cours, ainsi que d’une plus grande autonomie du Pôle en matière de prises de décisions ; non pour des raisons idéologiques, mais simplement pour des raisons pratiques et d’efficacité.

Je tiens, à ce titre, à saluer les efforts de la Présidente de l’UAG, Mme Mencé-Caster. Je me réjouis d’ailleurs qu’une Martiniquaise ait su prendre la mesure de nos problématiques spécifiques, et se soit mise en situation d’y apporter des réponses qui, selon moi, vont dans le bon sens. Cela prouve, s’il en était besoin, qu’Antillais et Guyanais peuvent tout à fait travailler de concert, et dépasser d’éventuels clivages territoriaux pour aller dans le sens de l’intérêt général ; ce dont je n’ai, à titre personnel, jamais douté.

En ce qui me concerne, je considère que cet incident est clos. Encore une fois, j’appelle tout le monde à la mesure, à la dignité, et à la recherche, en bonne intelligence, de solutions à ce conflit qui n’a que trop duré. C’est ensemble et non divisés que nous trouverons les réponses ; alors rassemblons-nous, dialoguons ensemble, et de ces échanges, je ne doute pas que la lumière finira par apparaitre.

Je vous remercie  !

Rodolphe ALEXANDRE
Président de la Région Guyane

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