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Guyane-Afrique : Un devoir de mémoire
par Blada

Il est arrivé en Guyane sur la trace de Christiane Taubira, dans le cadre d'un long travail sur la mémoire des peuples noirs.

Emmanuel Toko, producteur-réalisateur camerounais avec de nombreux films à son actif, s'est installé à Kourou il y a plusieurs années. En réalisant le premier film sur le Chevalier de Saint-George, Emmanuel Toko a contribué à faire sortir de l'oubli ce grand musicien noir contemporain de Mozart, mais sa célébrité dans la ville spatiale, Emmanuel la tient avant tout à son incroyable enthousiasme, sa capacité de travail et sa droiture. « C'est mon papa qui m'a enseigné la sagesse africaine », dit-il humblement, « mais il m'a appris aussi qu'on n'avait rien sans rien et qu'il fallait travailler dur. C'est ce que je dis à mes gamins. »

Ses gamins, ce sont aussi les jeunes de l'association Kourou Télévision, qu'Emmanuel Toko a fondée dans sa propre maison, et où il draîne autour de lui des centaines de jeunes à qui il transmet non seulement son savoir professionnel mais aussi les valeurs humaines indissociables selon lui : la rigueur, le travail en équipe et le respect de l'Autre. Et bien des parents admettent avoir vu leur enfant changer dans l'enthousiasme de ce travail collectif. 

Des jeunes de Kourou Télévision
en novembre 2007 pendant la fête de Kourou

Une rencontre inévitable

Depuis de nombreuses années, René-Claude Coëta, Guyanais et passionné de généalogie, mène un travail sur les noms des grandes familles kourouciennes et sinnamariennes. Ses recherches l'ont mené vers des ascendants colons et africains qu'il a soigneusement répertoriés dans deux ouvrages : « Sinnamary (1624-1848), une cité des hommes », disponible aux éditions L'Harmattan et « Le Guyanais en 1848, ses origines, son nom. Kourou », actuellement épuisé.

René-Claude Coëta en Afrique (image extraite des rushes)


La rencontre d'Emmanuel Toko, pour qui la caméra est comme un coeur qui bat, et de l'homme aux archives René-Claude Coëta, donne presque inévitablement naissance à un projet de film. Le point de départ sera cette découverte aux archives de Dakar de documents sur le navire négrier français « La Sénégambie » tombé aux mains des Anglais en 1840, alors que la traite était abolie (depuis 1815 par l'Angleterre, et depuis 1817 par la France). Ces captifs affranchis par les Anglais seront considérés comme des "engagés" et dispersés aux quatre coins du monde dans des conditions d'extrême misère. Tchimbo, qui alimente encore la littérature guyanaise, était de ceux-là, de même que l'ancêtre de René-Claude Coëta, Yassa Koïta, venu d'Afrique en Guyane dans les mêmes conditions. C'est sur cette trace fragile et émouvante que se construit le film en préparation.

Emmanuel Toko (à droite) interviewant Dénètem Touam Bona en mars 2005 à Kourou. Dénétem (auteur de plusieurs chroniques sur blada) mène des recherches en sens inverse et s'applique à retrouver les racines du marronnage à travers les arts des peuples d'Amérique et de la Caraïbe.

Retour aux sources

Emmanuel Toko et René-Claude Coëta se sont rendus au Sénégal, en Guinée Bissau, en Gambie... pour les repérages d'un film à venir, et ce sont 55 minutes de rushes qui ont été projetés vendredi 15 février à Kourou devant un public essentiellement familial, où les anciens avaient été conviés en priorité pour une projection privée. L'émotion était si tangible que la première étape semble avoir été atteinte : sensibiliser le public pour qu'il s'approprie le projet et permettre que le film soit réalisé avec le soutien populaire nécessaire à une telle aventure.
 

Image extraite des rushes :

le village de Géba, en Guinée Bissau.


Projection des rushes le 15 février à Kourou (photo Antoine Cercueil)

La prochaine étape sera de réunir les fonds pour pouvoir retourner sur les lieux de mémoire et opérer ce trait d'union entre l'Afrique et la Guyane sans lequel il sera plus difficile de construire l'avenir.


Blada, 21 février 2008.



Toute personne ou institution souhaitant apporter son soutien à ce projet est invitée à contacter Emmanuel Toko par téléphone au 0694 41 84 59 ou par mail e.toko@wanadoo.fr.
Une souscription sur un DVD à paraître pourrait être lancée prochainement.

Emmanuel Toko

 


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