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Jodla 13/12/12
A l'écoute des peuples de l'intérieur :
« Un parc pour quelle société ? »

Si l'on cherche un horizon enviable pour la Guyane, et un autre monde possible que le modèle individualiste et violent qui nous est proposé au quotidien, c'est de ce côté-là qu'il va falloir regarder, du côté de l'intérieur de la Guyane où ne vit que 5% de la population. Parce que c'est là que bat encore le coeur de la Guyane. « Un parc pour quelle société ? » (vidéo sur ATG, à partir de la 38e minute) demande Seefiann Deie, le tout jeune sage à la tête du Conseil consultatif des Populations Amérindiennes et Bushinenge. Dans un document argumenté (pdf), ce conseil consultatif, sans moyens et sans autorité, vient de faire part de son avis sur le projet de charte élaboré pour le Parc Amazonien de Guyane. Et son avis, négatif, est bien loin de plaire. Evidemment ! Car il s'est attaché à regarder cette charte d'un point de vue qui n'a rien d'occidental, faisant valoir à chaque détour de phrase les intérêts bien compris des peuples de l'intérieur. Sûr qu'on les préfère plus soumis, divisés comme ils le sont trop souvent, mal informés et résignés, incapables d'émettre un avis structuré. L'évidence est pourtant là : pourquoi ne reconnaitre qu'une seule langue régionale en Guyane, le créole, alors que de nombreuses langues bien vivantes et incroyablement riches sont pratiquées sur ce territoire ? Pourquoi les populations de l'intérieur, que l'on vient régulièrement étudier en long en large et en travers, et qui partagent volontiers leurs connaissances, n'ont jamais aucun retour d'expérience ? N'ont-ils pas le droit évident d'avoir accès, sur leurs lieux de vie même, à toutes les études faites sur eux, sur ces peuples magnifiques en pleine décadence à qui l'on demande de se contenter des miettes balancées par une société paralytique ? Et comment peut-on accepter que des jeunes en perte d'identité se suicident à longueur d'année ? Alerte sur le haut Maroni, peuple en danger, écrit José Gaillou sur son blog, « le modèle de développement à l’occidental arrive à sa fin. Nous devrions ensemble, désormais, développer d’autres alternatives basées sur un développement local, associant à la base les populations dans un autre modèle de gouvernance ».

Une chose est sûre, ce Conseil consultatif des Populations Amérindiennes et Bushinenge en plein tâtonnements est porteur d'espoir, et si fragile soit-il, il est un fil d'Ariane qui se présente dans le désert. Suivons-le, aidons-le, pour ne pas nous laisser capturer par cette société qui ne prend même plus la peine de défendre son parc national des ravages de l'orpaillage clandestin (et qui va même jusqu'à y installer des orpailleurs légaux !), mais qui voudrait que tout soit ficelé dans les textes pour que plus personne ne bouge.
Longue vie au CCPAB !

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