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05/04/24
Maripasoula : dépistage systématique du plomb et du mercure proposé aux femmes enceintes et aux enfants

Face aux expositions aux métaux lourds et dans le cadre de la Stramélo, un parcours global de santé va être déployé à Maripasoula, d’ici à la fin de l’année. Il s’agira de proposer systématiquement le dépistage du plomb et du mercure aux femmes enceintes et à leurs enfants, complété par des actions de prévention, une prise en charge sanitaire et médico-sociale si nécessaire, et une surveillance de la situation. Après évaluation, ce projet pourrait être étendu à toute la Guyane dans les prochaines années, conformément au PRS

Proposer un projet de santé global, du dépistage jusqu’à la prise en charge, aux femmes enceintes et à leurs enfants touchés par les métaux lourds. Tel est l’objectif du projet pilote qui sera déployé à Maripasoula à partir de la rentrée. Un groupe de travail sur le protocole de dépistage se réunira vendredi prochain, à l’ARS. Le projet a été discuté en janvier, lors d’une réunion du comité de pilotage de la Stratégie interministérielle de réduction des risques liés aux métaux lourds (Stramélo) et le sera de nouveau en juin lors de son assemblée générale.

Les femmes enceintes suivies dans les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS) et par la Protection maternelle et infantile (PMI) se verront proposer systématiquement une mesure du plomb et du mercure. Pour celles qui l’acceptent, le dépistage du mercure pourrait être réalisé plusieurs fois pendant la grossesse, dans les cheveux et dans le sang de cordon, puis après l’accouchement. Ces dépistages seront également proposés à leurs enfants, au moins jusqu’à 6 ans.

Un travail est mené actuellement avec l’Assurance maladie afin d’inscrire le remboursement des dépistages du plomb et du mercure sur le territoire guyanais à la nomenclature des actes. Cette inscription permettra aux laboratoires de biologie médicale de proposer plus facilement l’analyse des échantillons. La réflexion porte également sur la suppression de la déclaration obligatoire (DO) pour le saturnisme et par son remplacement par un suivi assuré par Santé publique France comme pour d’autres maladies.

Proposer une prise en charge après le dépistage

Après cette étape du dépistage, une prise en charge sera proposée aux femmes concernées et à leurs enfants. C’est une des difficultés actuelles, reconnaît le Dr Rémy Pignoux, médecin à la PMI de Maripasoula. « Actuellement, une fois ces femmes dépistées, il n’y a pas de prise en charge à part la supplémentation en calcium, le contrôle et les enquête environnementale pour vérifier par exemple qu’il n’y a pas de canalisation au plomb dans le domicile. Si l’on propose le dépistage, il faut s’assurer de proposer quelque chose ensuite. »

Pour cela, il est prévu de déployer deux projets initiés à Camopi en 2022 : l’équipe mobile métaux lourds (Emlo) et Pilakit. L’Emlo, portée par l’hôpital de Cayenne, vise à prévenir les intoxications au plomb en organisant des ateliers. Au bourg de Camopi, 200 familles en ont bénéficié ; à Trois-Sauts, 90. Pilakit, déployé par le GCSMS Handicap, assure pour sa part la prise en charge des troubles neuropsychologiques, psychomoteurs et orthophoniques des enfants dépistés au saturnisme et orientés par l’Emlo. En 2023, 31 enfants ont été inclus au bourg de Camopi et 12 à Trois-Sauts.

Enfin, une surveillance sera mise en place. La collecte et l’analyse des données doivent permettre de suivre chaque femme et ses enfants au cours de plusieurs grossesses, d’évaluer l’efficacité du suivi, voire de mettre en place une cohorte pour évaluer les effets sur la santé

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