aller au menu  |  aller au contenu

connexion  |  inscription

Jodla 28/07/06
Une bien longue prise de conscience

Il aura fallu presque dix ans pour revenir au même point, ou presque. En avril 1997, le très regretté Kris Wood, fondateur du célèbre Pou d'agouti (le site est encore en ligne) disparu avec lui, lançait un appel à la prise de conscience sur un projet d'extraction industrielle de l'or à Kaw(1).
Entendu à l'époque par une poignée d'«écolos», cet appel restera lettre morte jusqu'à ce que le collectif «Quel orpaillage pour la Guyane» remue ciel et terre pour amener la population guyanaise à se mobiliser et à regarder en face ce monstrueux projet de pillage des ressources du pays.

Appel enfin entendu, puisque, le 26 juin de cette année prenait forme le collectif «Non au projet Cambior en Guyane», bien vite rejoint par de nombreuses personnalités de tous bords politiques, et rebaptisé «Non au projet Cambior à Kaw» pour essayer de faire l'unanimité sous la pression de ceux qui voient dans l'exploitation aurifère un moteur de développement pour la Guyane et des associations écologiques prises de frilosité devant la dimension "politique" du dossier.

C'est ainsi que le collectif «Non au projet Cambior à Kaw» a tenu une conférence de presse mercredi dernier sur le parking de Cambior, et adressé une lettre ouverte à Cambior, au Medef et à la CCIG pour tenter de les convaincre de participer à un débat sur le projet, à défaut de les convaincre d'y renoncer... Pendant ce temps, les inspecteurs de Nelly Olin étudient les dossiers...

Presque 10 ans de perdus pour n'avoir pas voulu regarder vers l'avenir, et pendant ce temps l'Etat a largement anticipé en avalisant un projet qui semblait laisser le principal intéressé indifférent. Les sommes énormes déjà dépensées rendent la reculade improbable, sauf si la population guyanaise accepte enfin de se mobiliser en masse.

A lire sans faute dans la Semaine Guyanaise (29 juillet - 4 août), un article très documenté de Frédéric Farine sur la mobilisation des opposants et les incohérences du dossier : «Télescopage annoncé entre la mine Cambior et le parc national ».

A lire et à relire, la chronique "éclairée" de Alexis Tiouka : Or, transnationales et droits de l'homme où l'on comprendra que, en cas de catastrophe écologique majeure - un risque loin d'être écarté - les Guyanais pourraient bien se retrouver sans voix, et avoir à faire face, comme ailleurs, «à la batterie complète de procédures pour les décourager et surtout les priver financièrement des moyens de continuer leur action».
Et le précédent de la catastrophe de Cabassou n'en serait qu'un minuscule aperçu...

Voir aussi, page sur blada : Ne laissons pas piller la Guyane.

Blada, 28 juillet 2006.

Photo de la conférence de presse du 26 juillet 2006 : Philippe Boré

1. Nous avons retrouvé le numéro de Juin 1997 du Pou d'agouti, qui comportait même une pétition contre le projet demandant déjà « que le gouvernement ainsi que les élus guyanais prennent conscience de l'incompatibilité entre les activités génératrices d'un développement durable et l'exploitation minière industrielle destructrice de site ». On mesurera les délais de réactivité des uns et des autres... Extrait du numéro du Pou d'agouti de juin 1997 (pdf 600 ko).
Kris Wood et le Pou d'agouti auront décidément laissé de grandes leçons de lucidité et de courage.

Kris Wood, en 1994. En arrière plan, le Mont Roosevelt au Suriname. ©Philippe Boré

Raccourcis  




passer une petite annonce



passer une annonce de covoiturage





passer une annonce d’emploi












associations, postez vos actualités


participez au courrier des lecteurs

La Guyane c’est ici 

La qualité de l’Air avec
ATMO


 

Photothèque

Lancements 2022
Lancements 2022
Vol 259 Ariane 5

Annonceurs

Régie publicitaire