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Jodla 20/03/13
Les Eglises et les Amérindiens :
un devoir de mémoire, selon Alexis Tiouka

«Je fais partie de ces enfants coupés de leur monde culturel », nous confiait Alexis Tiouka le jour de l'élection du nouveau pape, et « je pense souvent à cette époque lorsque je passe devant le rocher Kanari zozo sur l'Oyapock en allant à Camopi, où se trouve un inselberg : c'était le lieu de la dernière mission des Jésuites pour aller évangéliser les Teko Wayapi ». Juriste et spécialiste en droit international et en droits des peuples autochtones, cet intellectuel guyanais fait partie de cette génération d'hommes qui ont dû se frayer un chemin vers leur identité, après avoir subi les pensionnats amérindiens, dits en Guyane, "homes catholiques".

« A l'heure où les Jésuites semblent à l'honneur au travers de l'élection du nouveau pape, je me permets de faire un petit rappel sur leur rôle dans l'éducation des enfants autochtones au travers de la mise en place des pensionnats amérindiens entre autres. En Guyane, les homes catholiques n'étaient pas tenus par des Jésuites (mais ceux-ci ont néanmoins joué un rôle avant cela dans l'histoire des populations amérindiennes de notre territoire). Je présenterai donc ici quelques exemples du rôle des Jésuites ailleurs dans le monde, et notamment au Canada (synthèse d'un article dont la source est Education des autochtones).

Les Jésuites (avec d'autres ordres religieux catholiques, les protestants ont aussi été beaucoup impliqués dans ce type d'éducation) ont été les premiers à former les enfants autochtones à l'éducation occidentale. Les écoles sont mises en place au début du 17e siècle jusqu'au début de la deuxième moitié du 20e siècle. Comme en Guyane, il s'agissait bien de "civiliser" et de christianiser. Les pensionnats indiens (en Guyane, homes catholiques) sont créés au 19e siècle et vont continuer à "éduquer" les enfants autochtones jusqu'à la 2e partie du 20e siècle.

Le principe, qui rassemble tous les pensionnats amérindiens, est que l'on soustrait "
les enfants aux influences du mode de vie familial et tribal traditionnel". Ces pensionnats s'inscrivent donc pleinement dans une politique d'assimilation.

On connaît aujourd'hui beaucoup mieux les situations dans lesquelles les enfants amérindiens étaient "éduqués" : punitions corporelles, humiliations, interdiction de l'utilisation de leurs langues (sans compter les témoignages récents, particulièrement en Amérique du Nord, sur des agressions sexuelles).

La Guyane (et donc la France) a donc un devoir de mémoire à remplir dans ce domaine.

A quand la mise en place d'une commission, comme au Canada, pour "permettre aux survivants des pensionnats de faire connaître leur histoire dans un cadre sécuritaire", informer les populations sur ce pan de l'histoire guyanaise et de ses répercussions sur les peuples autochtones de notre département ?

Alexis Tiouka



Pour + d'infos :

-  Sur le mémoire de Françoise Armanville : « Les Homes Indiens en Guyane française : pensionnats catholiques pour enfants amérindiens 1948-2012 » : un article paru sur Guyaweb.

- l'article de Gérard Collomb : « Missionnaires ou chamanes ? Malentendus et traduction culturelle dans les missions jésuites en Guyane », mis en ligne dans notre jodla du 14/03.

- Une étude canadienne de 2011 : « Remédier aux séquelles laissées par les pensionnats indiens » (Bibliothèque du Parlement canadien). pdf

- Chroniques d'Alexis Tiouka sur blada :

 

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