
Après un constat de flagrant délit, les navires en fraude font l'objet de PV d'infractions et sont déroutés au port du Larivot, à la Base Navale de Degrad des Cannes ou à Sinnamary. Les cargaisons de produits de la mer sont systématiquement rejetées à la mer. Les marins sont ensuite reconduits dans leurs pays respectifs par la PAF, alertée entre temps.
L’armateur devra pour récupérer son navire acquitter une amende de 22 500 euros s’il s’agit d’une tapouille, de 45 000 euros s'il s'agit d'un ligneur, et de 75 000 euros pour un chalutier. Ces sommes sont dissuasives par rapport à la valeur des embarcations saisies sauf pour les grands chalutiers. D’ailleurs, seul le propriétaire du chalutier surinamais SUSHIN MARU appartenant à la South Américan Fischeries a réglé au Trésor public la caution qui lui était imposée.
Des estimations sur la pêche illégale mettent en évidence le déséquilibre en ressources halieutiques entre la Guyane et le Surinam. D'après des discussions informelles avec certains pêcheurs, de 20 à 50 Acoupas rouge étaient pêchés chaque nuit dans l’Ouest guyanais en juillet/août 2004, alors que dans les eaux surinamaises seulement 2 à 10 Acoupas rouge par nuit semblaient être capturés pendant la même période, pour un effort de pêche similaire.
nte à Paramaribo, on constate qu’il suffit de moins de 10 campagnes de pêche menées illégalement dans les eaux françaises pour rembourser la construction d’un bateau neuf.| La pêche en Guyane : En bref La pêche à la crevette est sans doute l’activité du genre la plus destructrice et la moins écologique que l'on connaisse. Pour 1 tonne de crevettes capturées, on rejette à la mer de 7 à 10 tonnes de poissons morts divers et on consomme presque 10 tonnes de carburant... Une aberration économique à laquelle s'ajoute la destruction de centaines de tortues marines chaque année. 1 tonne de crevettes exportée (quelque soit leur taille ce qui encourage la capture de juvéniles) rapporte 1100 euros de subventions européennes à la compagnie de pêche, en plus de son prix de vente ! La ZEE de la Guyane est réservée aux pêcheurs locaux, exception faite de 45 licences accordées à des pêcheurs vénézuèliens dans le cadre d’un règlement communautaire. En contrepartie, les marins vénézuéliens, dont l’activité se cantonne uniquement au vivaneau (1000 T/an) et aux requins, doivent vendre 75% de leur tonnage à deux usiniers guyanais. Le reste peut-être vendu à un tarif plus avantageux ailleurs. 2 zones maritimes distinctes sur les côtes guyanaises : - Les eaux territoriales s’étendent à partir de la côte jusqu’à une ligne imaginaire située à 22 km au large. - La Zone Economique Exclusive s’étend à partir de la côte jusqu’à une ligne imaginaire située à 360 km au large. Différents opérateurs au large des côtes : - les artisans guyanais ont l’exclusivité de pêche dans les eaux territoriales. - les 45 ligneurs vénézueliens opérant sur licences accordées par l'Union Européenne doivent opérer au delà des eaux territoriales. - les crevettiers sont autorisés à traîner leurs chaluts lorsque les fonds atteignent plus de 30 mètres de profondeur soit environ au delà de 25 à 30 km au large (En moyenne, les fonds marins gagnent 1 m de profondeur par km). Le service des pêches du Surinam ne collabore pas vraiment avec la Guyane et n’hésite pas à délivrer une nouvelle licence à un capitaine s’étant fait saisir son embarcation par la gendarmerie maritime française, une fois, deux fois... |
Dans les eaux communautaires de Guyane, les stocks de crevettes sont exploités par des méthodes de pêche connues pour être à l'origine d'une mortalité importante de tortues marines.
Dans un récent rapport de thèse dont je vous recommande la lecture (Etude des déplacements en mer des tortues luths nidifiant sur le plateau des Guyanes, de Sandra Ferraroli), on apprend que des scientifiques ont estimé à plus de 1500 le nombre de tortues marines capturées accidentellement chaque année par les pêcheries crevettières de Guyane, avec une majorité de tortues olivâtres.
Faudra-t’il encore que le consommateur engage une action dissuasive tel un boycott des crevettes (rappelons-nous celui du thon lié massacre des dauphins) pour que le bon sens triomphe face au concept de « Après nous, le déluge »1 ?
Le déclin des tortues marines est en grande partie lié aux captures accidentelles que génèrent les activités de pêcheries côtières. La Guyane est par ailleurs le principal site de ponte au monde de ces reptiles marins, la responsabilité de la France est donc engagée et d’ordre international. Aussi, à l’instar du Surinam, des scientifiques tentent de convaincre les autorités françaises qu'une zone protégée, centrée au large de l’estuaire du Maroni et d'un rayon de 40 km (soit 5000 km2), permettrait d'éviter un nombre considérable de captures accidentelles de tortues marines par toutes les pêcheries opérant sur le plateau des Guyanes.

passer une petite annonce

passer une annonce de covoiturage


passer une annonce d’emploi







associations, postez vos actualités

participez au courrier des lecteurs

Lancements 2022
Vol 259 Ariane 5