Tout d’abord, il y a les collisions en haute mer avec une hélice, une coque qui vous heurte sans s’excuser le moins du monde .
Les chaluts qui vous embarquent tel un vulgaire maquereau dans sa poche gigantesque qui vous comprimera à mort avec des milliers de merlus.

Les filets dérivants qui barrent les courants marins sur 20 à 40 km de long et sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur… les fameuses barrières de la mort où se mèlent albatros, raies, dauphins… Toutes ces agressions nous laissent, si nous arrivons à nous en sortir, des blessures indélébiles que vous ne manquerez pas de remarquer désormais… des nageoires découpées ou déchirées par les filets, des carapaces défoncées ou cisaillées…

On pourrait imaginer qu’une fois de retour au pays, les choses s’arrangent pour nous et mais il n’en est rien.
Tout d’abord, il faut éviter les filets que tout un chacun dépose parallèlement à la plage à quelques mètres du rivage,… et ce, en toute illégalité. Rappelons que cette pratique de pêche est interdite si le filet n’est pas immatriculé à la préfecture et s’il excède 50 mètres de long.

Par ailleurs, il doit être relevé à chaque marée et posé à plus de 300 m des côtes. Je ne jette pas la pierre à ceux qui restent à distance de leur filet, contrôlant règulièrement son contenu et retirant celui-ci la nuit durant...
Malgré nos apparitions nocturnes, les chiens errants et ceux de bonnes familles nous repèrent et nous agressent sans raison aucune. Rappelons ce chiffre incroyable et inacceptable de l’année 2002 où 63 tortues olivâtres, espèce en voie de disparition, ont été tuées par des canidés sur les seules plages de l’ïle de Cayenne ! Si nous échappons aux velléités des plus hargneux, les œufs et nos nouveau-nés paient aussi un lourd tribut de la même manière.Enfin, nous rappelons aux riverains qui ont la chance d’habiter en bord de mer qu’ils
doivent minimiser, autant que faire se peut, les projections lumineuses en direction de la plage. En effet, dès l’emergence, nos jeunes tortues se dirigent en masse vers la première source de lumière qu’ils aperçoivent. En général, le reflet des astres sur la mer les font choisir le bon chemin mais la présence d’un projecteur mal orienté les emmène alors vers de funestes destins (broussailles, routes, fossés, jardin et…gueule du chien précité).
La nuit, les plages de Bourda et de la “route des Plages” sont parsemées de lampadaires et de projecteurs privés orientés inutilement vers la mer. A moins d’une matinale intervention humaine, les rayons du soleil ont rapidement raison de l’obstination nos nouveaux-nés prisonniers des liserons.
Sur certaines portions de plage, on peut dénombrer en moins de vingt minutes plusieurs centaines de cadavres de jeunes tortues. Dans un souci de conservation de l’espèce, il serait urgent de réclamer un arrété préfectoral réglementant l’éclairage nocturne de nos rares zones de ponte du département.
D’une façon générale, ne manipulez jamais une jeune tortue. Sachez qu’avant toute entrée dans la mer, la jeune tortue doit évoluer un certain temps sur le sable sous peine de noyade ! Cependant, dans certaines zones sensibles (éclairage parasite des zones urbaines, route des Plages...), vous découvrirez trop souvent, au matin, de jeunes tortues encore vivantes, prisonnières dans les broussailles. Pour mieux les localiser, apprenez à reconnaître le sens d’une trace de bébés tortues. Si elle se dirige vers les terres, il y a de grandes chances que le reptile y soit encore... si les chiens qui “connaissent la musique” ne vous ont pas précédé.

Merci d’avance de nous aider à mener à bien cette fabuleuse expérience de la vie terrestre en respectant et en faisant respecter ces conseils de base.
Les tortues marines de Guyane
J. Fretey – Photos Thierry Montfort
Editions Plume verte – Beaux livres



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